Dessin de Lutèce dans la bande dessinée d'Astérix par Uderzo.

Les vestiges de Lutèce

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La Gaule devient romaine en 52 av.J.C, à l’issue des victoires militaires de Jules César. Lugdunum (Lyon) est choisi comme capitale. Lutèce n’est qu’une ville secondaire, que la Seine rend favorable au commerce. Equiper toutes les villes de l’Empire des commodités de la vie romaine, et diffuser ainsi la culture, fait partie de la stratégie de colonisation de Rome. Un vaste chantier démarre à Lutèce, avec la construction d’un forum, de théâtres, de thermes, d’un système d’approvisionnement en eau, d’égouts, de rues pavées…

Un plan d’urbanisme

L’île de la Cité abrite le centre administratif de Lutèce, et la ville se développe sur la rive gauche, autour de l’actuelle Montagne Sainte Geneviève. La rive droite est pratiquement inoccupée. Les romains appliquent le plan quadrillé commun à toutes leurs cités. L’axe principal est appelé Cardo. Il traverse la ville du nord au sud en son milieu et correspond à l’actuelle rue Saint Jacques. La Seine constitue la principale voie est/ouest. Toutes les rues sont pavées de larges dalles. L’héritage antique est encore perceptible car les travaux d’Haussmann au 19ème siècle ont repris les tracés romains.

Dessin reconstituant une vue panoramique de Lutèce avec les arènes et le forum
Vue panoramique de Lutèce

Le Forum

C’est le centre politique, administratif et religieux d’une ville romaine. Celui de Lutèce est construit à la fin du 1er siècle à l’emplacement de l’actuelle Place du Panthéon. Il consistait en une grande place rectangulaire de 90 sur 180 mètres autour de laquelle s’élevait un temple dédié aux principaux dieux et à l’empereur. Une basilique civile se trouvait à l’opposé. Une galerie abritant des petites boutiques entourait le forum. Abandonné au 4ème siècle, à la chute de l’empire, l’ensemble sert de carrière de pierre; des blocs de réemploi ont été trouvés dans l’île de la Cité. Des ruines subsistent jusqu’au Moyen Age, une partie est intégrée à l’église des Jacobins. D’autre sont mises à jour en 1980 lors de la construction d’un parking rue Soufflot.

Les thermes

Présentent dans toutes les villes de l’empire, elles sont un témoignage de l’importance de l’hygiène pour les romains. Les soins du corps se déroulent dans des pièces spécifiques suivant un itinéraire allant du froid au chaud. Lutèce possédait au moins trois thermes. Les plus importantes par leurs dimensions et leur état de conservation sont celles de Cluny, dans le 5ème arrondissement, construites à la fin du 2ème siècle. Elles tombent en ruine progressivement après la chute de Lutèce. Certaines parties doivent leur survie à leur réutilisation. Le frigidarium (salle froide) a servi d’atelier d’artisan. Sa voute de 14 mètres est encore visible et des traces d’un décor très coloré ont été mises à jour récemment. En sous-sol, les salles techniques sont en partie préservées; les esclaves y assuraient le bon fonctionnement des thermes. La voie d’accès à l’établissement était longée de nombreuses échoppes vendant poudre, onguents, parfums…dont certaines fioles en verre ont été retrouvées.

Les arènes

Construites à la fin du 1er siècle, les arènes de Lutèce sont de dimensions exceptionnelles. Quinze mille personnes pouvaient assister à des combats de gladiateurs, d’animaux sauvages, de représentations théâtrales en l’honneur des dieux ou de l’empereur. Elles sont en partie démantelées à partir du 4ème siècle; des pierres sont réemployées pour le rempart de l’île de la Cité. Au Moyen Age, leur emplacement exact est oublié. Le percement de la rue Monge dans les années 1860 met à jour d’importants vestiges. Le site échappe alors de justesse à la destruction prévue par la Compagnie des Omnibus, grâce à la société des amis des arènes, dont Victor Hugo se fait le porte-parole. Elles sont entièrement restaurées au début du 20ème siècle. Des éléments sculptés sont conservés au Musée Carnavalet.

La crypte archéologique

La construction d’un parking sous le parvis de Notre-Dame en 1962 a été interrompue par la découverte d’importants vestiges romains. L’élément le plus spectaculaire est un mur long de 18m et haut de 4m, en pierre et briques rouges; les archéologues avancent l’hypothèse d’un entrepôt portuaire. D’autres traces d’un port de commerce et de thermes sont découvertes. La présence de luxueuses habitations est attestée par des bases de colonnes. Les restes d’un rempart sont également attestés. Le site est ouvert au public en 1980.

Les maisons

Sur la montagne Sainte Geneviève (autour de la Place du Panthéon) le creusement du sol pour des travaux d’urbanisme ont révélé de précieux indices sur la vie quotidienne à Lutèce. Des débris de tuiles et murs informent sur l’aspect des maisons. Des fragments de peintures murales illustrent la vie quotidienne. Des restes d’aliments et des fragments de vaisselle révèlent les habitudes alimentaires. La plupart de ces découvertes sont conservées au Musée Carnavalet.

La nécropole

L’aménagement d’un accès au RER Port-Royal en 2023 a mise à jour une cinquantaine de squelettes sur une parcelle de 200m2. Le chantier de fouille se situe à la sortie du métro. Les cercueils étaient en bois et ont disparu mais les traces des planches demeurent ainsi que les clous. De nombreux dépôts funéraires ont été exhumés : récipients en céramique ou verre, clous de souliers, objets liés à l’habillement tels que fibules, épingles, ceintures, ainsi que des bijoux, des pièces de monnaies…Il existait plusieurs nécropoles, celle-ci, dite Saint-Jacques, était la plus importante. Elle avait déjà fait l’objet de fouilles en 1860, lors des grands travaux de Paris. Les archéologues de l’époque se contentaient de récolter les objets importants pour les présenter dans un musée, sans véritable interprétation. La nécropole était en dehors de Lutèce, selon la règle romaine qui interdisait de mêler le monde des vivants et celui des morts.

L’aqueduc

Lutèce, comme toute ville romaine, consommait beaucoup d’eau. Les fontaines et les thermes étaient nombreux. L’eau provenait de sources situées au sud de Paris, dans les vallées de la Bièvre et de la Marne. Un aqueduc est construit, long de 28km, son parcours est connu jusqu’à l’entrée de la ville. Une canalisation recouverte de terre et de dalles de pierre contribuait à acheminer l’eau. l’acheminait; une portion est découverte dans le 14ème arrondissement en 1996.

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