Quand la Gaule devient romaine, en 52 av.J.C, la petite ville de Parisi est rebaptisée Lutèce. Elle occupe l’actuelle île de la Cité, que seuls des ponts fortifiés protègent. La paix qui règne sur l’Empire rend inutile tout autre système défensif. Les bâtiments du pouvoir occupent la majeure partie du terrain. La population, rapidement à l’étroit, se répand Rive Gauche, sur l’actuelle Montagne Sainte-Geneviève.
L’enceinte Gallo-Romaine
A la fin du 3ème siècle, les barbares menacent la paix romaine. Une enceinte en pierre est élevée autour de l’île de la Cité. La Rive Gauche n’est pas protégée; ses habitants se réfugient sur l’île en cas d’attaque. La crypte archéologique sous le parvis de Notre-Dame conserve des vestiges de l’enceinte. Son tracé est marqué dans certaines rues par un pavage différent.
Une ville ouverte sous les Mérovingiens
A la fin du 5ème siècle, les Mérovingiens établissent leur capitale à l’emplacement de l’ancienne Lutèce, sur l’île de la Cité. Rebaptisée Paris, la ville est protégée par l’enceinte gallo-romaine. La Rive Gauche lotie par les romains est abandonnée. Les parisiens, trop nombreux sur l’île, jettent leur dévolu sur la Rive Droite.
Les attaques normandes
A partir du 9ème siècle, les incursions normandes menacent le pays. Paris est incendié à plusieurs reprises. Le roi ordonne la construction d’enceintes dans tout le royaume. L’île de la Cité sur laquelle sont les organes du pouvoir est protégée. La Rive Droite, devenue le centre économique de Paris, ne possède aucun système de défense.
La première enceinte de Paris
La protection de la Rive Droite devient indispensable. Une palissade de bois hérissée de pics et surmontée par un talus est édifiée à la fin du 9ème siècle. Un fossé d’une dizaine de mètre la précède. Son tracé est méconnu car il n’en reste aucun vestige. Les archéologues se basent sur des indices. L’orientation en biais de certaines souches de cheminées pourrait indiquer un alignement sur l’enceinte.
Un nouveau chantier au 12ème siècle
Paris devient officiellement la capitale du royaume. La guerre fait rage, les frontières sont à une journée de cheval à peine. Il ne reste de la construction du 9ème siècle que quelques pieux noyés dans les nouvelles maisons, et des fossés. La ville ne cesse de s’étendre et doit être protégée. Philippe-Auguste décide d’un système défensif englobant les deux rives.
L’enceinte de Phillipe-Auguste
La construction a lieu entre 1190 et 1210. Elle consiste en une forte muraille épaisse de 2,6m, haute de 12m, et protégeant 272 hectares. Un chemin de ronde la surmonte. Des tours et des portes fortifiées sont aménagées. Désaffectée mais jamais arasée, elle a laissé de nombreux vestiges. La plupart sont insérés dans des constructions et peu visibles. Une portion importante a été mise à jour le long de la rue des Jardins Saint-Paul. Une tour est présente dans la salle d’un restaurant du 6ème arrondissement.
La paix retrouvée
L’expansion économique l’emporte sur la sécurité en temps de paix. Elle se concentre sur la Rive Droite. La ville ne cesse de repousser ses limites. L’enceinte de Philippe-Auguste devient un obstacle. Elle n’est pas entretenue et se dégrade. Des constructions s’élèvent de part et d’autre.
Les débuts de la Guerre de Cent ans
La guerre contre les anglais est déclarée en 1337. Il est urgent de protéger les espaces récemment urbanisés. Le roi Charles V lance le chantier. La nouvelle muraille reprend celle de Philippe-Auguste pour la Rive Gauche dont la population a peu augmenté. Mais elle est entièrement reconstruite sur la Rive Droite dont l’expansion a été rapide.
Les innovations de la muraille de Charles V
Elle rompt avec la longue tradition de la fortification maçonnée en hauteur connue depuis l’Antiquité, qui protégeait de la sape, de l’escalade et du pilonnage. La naissance de l’artillerie à feu change les conditions. Le nouveau système de défense joue sur la distance. Deux larges fossés suivis de levées de terre rendent impossible l’approche rapide de l’assaillant. Les vestiges sont rares. Le nom de certaines rues rappellent la présence des fossés (rue des fossés Saint-Bernard…). Quelques traces de talus sont encore visibles (rue de Cléry…).
La défense de Paris au 16ème siècle
Les progrès de l’artillerie rendent obsolètes l’enceinte de Charles V. Les parisiens la négligent. Des immondices forment des buttes contre ses murs et favorisent son franchissement. La population, stable durant les siècles précédents, augmente à nouveau. Elle se réparti au-delà des limites de Paris, dans les Faubourgs. Une nouvelle enceinte est nécessaire pour protéger ces quartiers.
L’enceinte des fossés jaunes
Le roi Charles IX décide de la construction d’une nouvelle enceinte, une muraille basse rythmée de saillies appelées bastions. L’argent manque. Le mur est construit avec de la terre déblayée, jaunâtre. De médiocre qualité, il est baptisé par les Parisiens le mur de crottes sèches. Des vestiges de bastions sont visibles le long du Jardin des Tuileries.
Les grands boulevards
Le roi Louis XIV a compris lors de la Fronde le manque d’efficacité d’une capitale fortifiée. Enfermer les villes derrière des murailles est devenu obsolète. La France doit être protégée aux frontières. L’enceinte de Paris est abattue. Des boulevards sont aménagés sur leur tracé. Larges et arborés, ils deviennent la promenade favorite des Parisiens et marquent la frontière entre Paris et les faubourgs. Les portes Saint-Martin et Saint-Denis, véritables arcs de triomphe, sont érigées pour témoigner des anciennes fortifications.
La palissade et les bureaux des impôts
Après la disparition de l’enceinte, à la fin du 17ème siècle, le Pouvoir ne contrôle plus l’expansion de la ville. Plus grave, la perception des taxes sur les marchandises qui entrent et sortent de Paris lui échappe. Les limites fiscales sont floues. Des palissades de bois ponctuées de petits bureaux de collecte sont installées, mais se révèlent peu efficaces.
Le mur des Fermiers Généraux
A la fin du 18ème siècle, un mur est élevé afin de mettre un terme à la fraude. Il redéfinit les nouvelles limites de Paris, en incluant les faubourgs. Son tracé est irrégulier car certains propriétaires ont refusé qu’il passe sur leur terrain et l’expropriation n’existe pas encore. Il est peu imposant car son rôle n’est pas défensif. Long de 23km, haut de 3m, il est rythmé de 54 pavillons d’octroi aux points de passage des véhicules. Tous différents, de style néo-classique, ils sont conçus par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux.
La démolition de l’enceinte fiscale
Les parisiens s’insurgent contre le mur des Fermiers Généraux, et s’en moquent. « Le mur murant Paris rend Paris murmurant ». Les pavillons sont qualifiés de « guérites ridiculement fastueuses destinées à loger des commis ». En 1860, Paris s’est étendu au-delà du mur qui, devenu inutile, est détruit. Seuls quatre pavillons de Ledoux ont été épargnés, situés au Parc Monceau, à la Villette, Place de la Nation et Place Denfert-Rochereau.
Les fortifications de Thiers
Adolphe Thiers, président du Conseil, craignant les invasions étrangères, décide d’une nouvelle enceinte pour Paris . Elevée entre 1841 et 1844, elle s’inspire de celle de Charles V. Un grand fossé, une forte levée de terre et des bastions ralentissent les attaques des artilleurs. Le mur est long de 39km. Ce système défensif, qui prive la ville d’espace est détruit en 1920. Des immeubles locatifs bon marché et des terrains de sport sont construits sur son tracé. La plupart subsistent, aux porte de Paris.
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