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Créé il y a plus de 450 ans par Louis XIV, l’Observatoire de Paris est le plus vieil au monde encore en activité. Modernisé au fil des siècles, il a pour mission la recherche et l’enseignement. Il incarne, avec celui de Meudon, l’excellence de l’astronomie française.
Le dessein de Louis XIV
L’astronomie a des applications concrètes dans de nombreux domaines, tels la cartographie et la mesure du temps. Le roi voit dans son développement un double intérêt économique et militaire. Les cartes existantes, par leurs inexactitudes, lui ont fait perdre des guerres et freiné les échanges commerciaux. Son ministre Colbert fonde l’Académie des sciences en 1666. Le rôle de cette institution est de donner à ses membres les moyens de poursuivre leurs recherches et d’élaborer des instruments de plus en plus précis. Le chantier de l’Observatoire démarre un an plus tard.
Le difficile choix de l’emplacement
Le terrain est situé Faubourg Saint-Jacques, hors du Paris de l’époque. Entouré des jardins des couvents voisins, légèrement surélevé, il offre un horizon dégagé. Mais le sol est miné par les anciennes carrières de pierre, et doit être consolidé. Le chantier est confié à Claude Perrault. Moins célèbre que son frère Charles, l’auteur des contes, il est choisi pour ses compétences hors du commun. Il n’est pas seulement architecte (auteur de la colonnade du Louvre) mais physicien et médecin.
Un édifice sobre et puissant
L’édifice de pierre blanche consiste en un parallélépipède flanqué de tours octogonales et surmonté d’une terrasse entourée d’une balustrade. Percé de fenêtres semi-circulaires, il s’élève sur deux étages. L’ensemble est austère, le décor est limité. Des bas-reliefs représentent des instruments de mesure utilisés en astronomie et des globes.
Un lieu pour les savants
L’Observatoire est régi jusqu’à la Révolution par une dynastie de savants, les Cassini. Associé à la monarchie, l’établissement connait ensuite une période de tourmente. Sous l’Empire, il est confié au bureau des longitudes. Lavoisier y mène une partie de ses recherches. Le célèbre Etienne Arago en prend la direction de 1843 à 1853 et lui donne un véritable élan. Depuis, les installations sont sans cesse mises à jour, afin d’accompagner les nouvelles découvertes.
La cartographie
Dès l’Antiquité, les cartes sont élaborées à partir de la position des astres. Le principal objectif de l’Observatoire, à sa création, est de permettre aux astronomes une observation efficace du ciel, afin d’améliorer la mesure du temps et surtout celle de la surface terrestre. Louis XIV leur donne pour mission de dresser une carte de toute la France. Elle ne sera cependant précise qu’au milieu du 18ème siècle. Devenue une référence historique, elle est intitulée Cassini du nom de son auteur.
Les méridiens
Ce sont des lignes imaginaires qui relient le pôle Nord au pôle Sud. Il y en a 360, matérialisés sur les mappemondes. Claude Perrault a pour consigne de concevoir pour l’Observatoire un plan symétrique par rapport à un axe Nord-Sud désigné comme méridien de Paris. Longtemps défini comme méridien de référence nationale ou méridien 0°, à partir duquel les mesures sont effectuées, il est détrôné par celui de Greenwich en 1884.
Les unités de mesure
Le mètre devient l’unité de mesure officielle universelle en 1791. Il est défini comme le dix-millionième de la longueur du quart du méridien terrestre. Les astronomes s’efforcent, à la fin du 19ème, de faire une mesure plus précise du méridien de Paris, en le prolongeant. Il traverse la France en son milieu. François Arago est le principale acteur de cette entreprise. Seize mètres étalons furent scellés dans les lieux de la capitale les plus fréquentés. Il n’en restent que deux, Place Vendôme et rue de Vaugirard.
Un instrument monumental
Le premier étage de l’Observatoire est occupé par la salle dite Cassini. La ligne méridienne est matérialisée par une ligne de laiton au sol. Une lunette percée dans la voute permet de mesurer la progression du soleil le long de cette ligne. Les signes du zodiaque sont gravés dans les dalles de part et d’autre. Cette salle est considérée comme un gigantesque instrument de mesure.
La coupole d’Arago
Conçue en 1846, elle s’élève sur la tour Est de l’Observatoire. Sa fonction est d’abriter la plus grande lunette au monde à l’époque. L’observation du ciel se fait grâce à une ouverture manuelle dans la toiture en cuivre. Un mouvement de rotation permet de contrecarrer celui de la Terre, et d’avoir une position fixe durant l’étude. L’instrument est toujours en état de marche, et constitue un jalon essentiel dans l’histoire de l’astronomie.
L’Observatoire au 21ème siècle
Le lieu n’est pas seulement un musée ouvert au public. Il s’est adapté au fil des siècles aux besoins des scientifiques. De nouveaux bâtiments sont construits fin 19ème et au 20ème, pour abriter des instruments d’observation. Des laboratoires et ateliers sont implantés dans les rues adjacentes. Des salles dites blanches contiennent le minimum de particules afin de voir les molécules, l’infiniment petit. En 1927 l’Observatoire fusionne avec celui de Meudon fondé cinquante ans plus tôt.
Dans les jardins de l’Observatoire
Un socle vide marque l’entrée du jardin. Seule l’inscription gravée dans la pierre évoque le nom du savant François Arago. La statue, installée en 1893, fait partie des nombreuses oeuvres en bronze fondues par les Allemands sous l’Occupation de Paris. Le socle est laissé vide. Il est cependant agrémenté en 1994 d’une pièce de métal insérée dans la pierre. C’est le premier des 135 médaillons en bronze fichés dans le sol de la capitale. Conçus par l’artiste Jan Dibetts en 1994, ils matérialisent le méridien qui traverse Paris du Nord au Sud. Ils portent le nom d’Arago ainsi que les lettres N et S. Beaucoup on hélas disparu, dérobés.
Une nouvelle statue pour Arago
L’oeuvre est née d’un volonté des anciens élèves de l’école Polytechnique de remplacer la statue disparue. Le choix d’un artiste contemporain est préféré à une copie de l’ancienne statue. Un concours est lancé, dix-huit projets sont proposés. La proposition de l’artiste belge Wim Delvoye est retenue. Il est célèbre pour le détournement qu’il fait avec humour d’oeuvres classiques. Réalisée en bronze, la silhouette du physicien est emportée dans un mouvement de spirale ascendant. Le visage aux traits à peine reconnaissables participe à cette dynamique. Placée à l’entrée du jardin de l’Observatoire, elle est inaugurée en 2017.
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