Affiche des JO de Paris en 1924.

Histoire du sport à Paris

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Le sport est une activité physique pratiquée pour le loisir. Il est prétexte au jeu, à la compétition, au spectacle. La reconnaissance de ses bienfaits sur la santé morale et physique ont contribué à sa démocratisation.

L’Antiquité

Les exercices physiques jouent un rôle essentiel chez les Grecs car ils préparent les hommes à la guerre. Les athlètes font de bons soldats. Ils s’entraînent au javelot, à la lutte, à la course… Ils sont nus, le corps enduit d’huile et de sable. Les pratiques sont documentées par les décors des vases et les pièces d’archéologie. Dans l’Empire romain, les citoyens prennent surtout soin de leur corps en fréquentant les thermes. Les peuples conquis fournissent des gladiateurs et des conducteurs de chars pour les spectacles du cirque.

Détail d'un vase grec représentant une scène de course. 530 avant J.C. Conservé au Metropolitan Museum, New York
Scène de course

Le Moyen Âge

Les jeux impliquant un exercice physique occupent une place importante. La joute et le tournoi sont réservés aux privilégiés et nécessitent un terrain spécifique. Le premier est un duel de chevaliers, le deuxième est sa version collective. Une assistance élégante assiste à ces affrontements. Le peuple s’adonne aux barres ou à la soule, jeux de balles qui peuvent se pratiquer sur un terrain vague. La chasse fait partie du quotidien.

Enluminure représentant une scène de joute rue Saint Antoine. Peint en 1389. Conservé à la BNF.
Joute rue Saint Antoine

La Renaissance et l’Ancien Régime

Les tournois cèdent la place aux courses de chevaux. La première a lieu à Paris en 1651, en présence du jeune Louis XIV. Un hippodrome est aménagé en 1775 dans la plaine des Sablons à Neuilly. L’équitation permet de perpétuer l’idéal chevaleresque. Ces évènements, réservés à la seule aristocratie, sont abolis à la Révolution. Napoléon les rétablit, considérant qu’ils sont bénéfiquent pour l’amélioration des races chevalines, et donc de la cavalerie. A la fin du 18ème, les premières théories hygiénistes prônent le mérite de l’exercice physique pour la santé.

Peinture d'une course de chevaux dans la cour du château de Versailles, à l'époque de Louis XIV.
Course de chevaux à Versailles

La guerre de 1914

Au front, les chefs militaires encouragent leurs troupes à la pratique d’exercices physiques entre deux batailles. Elle est un moyen pour les combattants de s’occuper et de tenter d’oublier pour un court moment les horreurs des tranchées. Ils font de la boxe, de la gymnastique et découvrent, initiés par leurs compagnons d’armes britanniques, le rugby et le football. Les habitudes sont prises. Réservé avant-guerre aux classes aisées, l’activité physique se généralise parmi les gens du peuple dans les années 1920.

Photo en noir et blanc d'un soldat faisant de l'exercice avec des altères de fortune faites d'une tige métallique et de deux troncs d'arbre. 1914.
Sport au front en 1914

L’anglomanie

De nombreux sports sont d’origine anglaise. Dès le 19ème siècle, les courses hippiques, très prisées chez les britanniques, sont l’objet de rendez-vous mondains à Paris. Le tennis, le golf, le croquet, le yachting, comptent parmi les pratiques venues d’Outre-manche. Le premier golf parisien est aménagé en 1856. Les régates sont un sujet de prédilection pour les impressionnistes. Le football et le rugby prennent naissance dans les universités de Grande-Bretagne. Enfin, à l’imitation des anglais, le port s’inscrit progressivement en France dans les programmes scolaires.

Photo en noir et blanc de la championne de tennis Suzanne Lenglen en 1922. Conservé à la BNF.
Championne de tennis en 1922

Les J.O de 1924

Les premiers jeux olympiques modernes ont lieu à Athènes en 1896. En 1900, Paris organise des jeux intitulés « concours internationaux de sports », mais ils sont éclipsés par l’exposition universelle qui se tient au même moment. Pierre de Coubertin, dont le nom est indissociable des J.O, encourage Paris à se porter candidate pour 1924. La France est en pleine reconstruction, les pertes humaines sont immenses et une partie du pays est en ruines. Le gouvernement voit dans ces jeux une occasion de restaurer l’optimisme et le prestige de la nation. La candidature est retenue et les épreuves se déroulent dans un stade existant à Colombes, banlieue proche de Paris. Un village olympique en bois est construit.

Gravure en couleur représentant la cérémonie d'ouverture de JO de 1924, dans le stade de Colombes, près de Paris
Cérémonie d’ouverture des JO de 1924

L’origine des sports modernes

La notion de sport en tant que divertissement émerge progressivement à la fin du 19ème. La plupart des disciplines proviennent d’activités auparavant utilitaires, souvent militaires. L’escrime est la version moderne du duel. Le tir à l’arc dérive de la chasse. Le tennis est issu du jeu de paume. Les sports collectifs sont un héritage des tournois médiévaux. L’équitation évoque les épopées chevaleresques du Moyen Âge. La boxe, le lancer de poids, le saut, la course, comptent parmi les nombreux entraînements militaires de la Grèce antique.

Photo d'une épreuve d'escrime aux JO de 2024.
Escrime aux JO de 2024

Le jeu de paume

Ancêtre du tennis, le jeu prend naissance dans les monastères dès le 13ème siècle et conquiert l’aristocratie avant de se populariser. Il se pratique au début à mains nues, puis avec un gant, et finalement avec une raquette. Le décompte par 15,30 et 40 est repris par le tennis. Un terrain aplani et balisé est nécessaire, avec une corde tendue en son milieu. Installations permanentes, couvertes et clôturées, les jeux de paume sont au nombre de 250 au 16ème siècle et font partie du paysage parisien. Leur configuration est adaptée aux représentations théâtrales et attirent des troupes au 17ème. Le plus célèbre exemple est le jeu de la rue Jacques Callot, occupé par la compagnie de Molière en 1643.

Dessin d'un jeu de Paume avec les deux joueurs vêtus de veste rouge et les spectateurs dans les tribunes. 16ème siècle
Jeu de paume au 16ème siècle

L’équitation

Le cheval est le principal moyen de locomotion en France jusqu’à la généralisation de l’automobile au cours du 20ème siècle. L’équitation est toutefois pratiquée comme loisir aristocratique dès le 16ème à Paris. Les cavaliers montent dans des manèges couverts, sur les Champs-Élysées et à partir du 19ème au Bois de Boulogne. L’hippisme est aussi un spectacle. Les courses se déroulent d’abord au Champs de Mars, mais le terrain est boueux et poussiéreux. Napoléon III crée les premiers hippodromes, avec pistes et tribunes. Ils se situent à l’Étoile (incendié dix ans après sa création), à Longchamp, à La Plaine (actuelle Place Victor Hugo), à Auteuil, Vincennes… Le champ de course est un lieu de mondanité où la haute société rivalise d’élégance, et un terrain de chasse pour les courtisanes. L’hippisme est aussi un rendez-vous populaire, avec à partir de 1887 l’apparition du Paris Mutuel Urbain (PMU) suivi du tiercé.

Peinture d'Egdar Degas intitulée "Le Défilé" représentant un champ de course. 1866. Conservé au Musée d'Orsay
Champ de course par Degas

Le cyclisme

L’ancêtre de la bicyclette voit le jour dans les années 1810. Les jeunes gens à la mode déambulent au Palais-Royal sur de lourdes draisiennes qui avancent à la force des jambes. Les pédales apparaissent quelques décennies plus tard, suivies du pneu à chambre à air. La première course est organisée en 1868 à Saint-Cloud, puis au centre de la capitale. Le vélodrome d’Hiver ouvre en 1910 près de la Tour Eiffel. Victime de vétusté et surtout lié aux évènements dramatiques de l’arrestation des juifs en 1942, connue sous le nom de « rafle du Vel’Hiv », il est détruit en 1959. La bicyclette devient un moyen de locomotion essentiel à partir de la Seconde guerre mondiale.

Photo du départ de la course Paris-Roubaix en 1907.
Départ du Paris-Roubaix, 1907

La natation

Pratique sportive dans l’Antiquité Grecque, le bain est ensuite proscrit pendant de longs siècles. Il est réhabilité au 18ème au nom de l’hygiène et de la santé. Une école de natation parisienne, réservée aux plus fortunés, est installée sur la Seine en 1786. Le premier bassin de nage couvert est inauguré en 1884 rue Château Landon, et a récemment bénificié d’une rénovation. De nombreuses piscines sont désormais classées. Celle de la Butte-aux-Cailles dans le 13ème date de 1924, la piscine de la rue de Pontoise de 1934, celle des Amiraux de 1927.

Photo en couleur du bassin de la piscine de Pontoise, Paris 5ème.
La piscine de Pontoise

Autres pratiques parisiennes

La tauromachie a un succès de courte durée. Dans les années 1800, deux arènes sont aménagées, près du Champs de Mars et dans le 16ème arrondissement, mais faute de fréquentation elles ferment après quelques années. Le patin à glace suscite un engouement au Second Empire. Il est pratiqué sur le lac du Bois de Boulogne. Le Palais de Glace, actuel théâtre du Rond-Point, sur les Champs-Élysées est inauguré en 1893. La course à pied est de plus en plus populaire. Le Marathon de Paris est créé en 1976, le Cross du Figaro en 1961. Les entreprises considèrent ces épreuves comme fédératrices, et les organisent régulièrement.

Gravure en couleur représentation des patineurs sur le lac du Bois de BOulogne, 1886.
Patinage au Bois de Boulogne

Paris a attendu un siècle pour accueillir de nouveau les J.O. 2024 comme 1924 ont été des moments d’union nationale et d’optimisme…

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